Nous allons maintenant créer une machine pour un usage « client », dotée d’une interface graphique (GUI). Nous y installerons un navigateur web et un terminal confortable, afin notamment d’administrer notre serveur. En général on utilise Windows pour cela, mais nous allons expérimenter ici l’univers Linux et nous rendre compte qu’il est simple de déployer une interface graphique sur une VM légère mais néanmoins efficace.
Nous allons partir de la machine précédente en la clonant, puis en ajoutant l’environnement de bureau XFCE, réputé léger et fonctionnel.
Clonage de la première VM Debian
Un clic droit sur la VM réalisée à l’étape précédente offre l’option de clonage :
On donne un nom à cette nouvelle VM, et on régénère de nouvelles adresses MAC sur les interfaces réseau (important) :
L’option clone lié permet de limiter les ressources de stockage nécessaires, mais rendra cette VM dépendante de la première. Si on dispose d’un espace de stockage suffisant, il vaut mieux réaliser un clone intégral :
Un clic sur « Finish » (les traductions ne sont pas terminées semble-t-il ;-), et VirtualBox crée une nouvelle VM par clonage.
Nous aurons besoin sur cette VM d’un lecteur optique vide pour installer les extensions VirtualBox ; on l’installe sur le contrôleur SATA existant, depuis la configuration de la VM :
On démarre cette nouvelle machine et on se logue en root :
Vous me direz : « Ne devrions-nous pas ajouter un peu de ressources à cette VM ? Un CPU et un gigaoctet de RAM pour machine avec interface graphique, c’est un peu léger, non ? »
Eh bien… non, ça ira, vous verrez.
Installation de l’environnement XFCE4
On modifie au préalable le nom de machine (hostname) de debian à debian-gui par l’éditeur nano, sans oublier de modifier aussi le fichier de résolution locale DNS de la machine (/etc/hosts) :
# nano /etc/hostname
Le premier caractère de la ligne ci-dessus représente le prompt (l’invite de commande), ici en mode root (#) ; il ne faut bien entendu pas le saisir. Avec l’éditeur nano, on valide les modifications avec CTRL-X et O.
# nano /etc/hosts
Ensuite on installe l’utilitaire sudo et on ajoute l’utilisateur standard (adapter selon votre propre login) au groupe des sudoers :
# apt install sudo
# adduser pascal sudo
Puis le gros morceau (quasiment 1GiB de téléchargement) : l’installation de xfce4 :
# apt install xfce4
On relance la VM :
# reboot
La console propose désormais un login graphique.
IMPORTANT : il faut se connecter avec l’utilisateur sudoer et non par directement en root. En effet utiliser un environnement graphique en root génère souvent des désagréments.
On va désormais installer les utilitaires et pilotes VirtualBox pour rendre l’environnement plus ergonomique (ils vont permettre notamment de mettre en place le copier/coller et le glisser/déposer entre la VM et la machine hôte, et de dimensionner dynamiquement la définition graphique de la VM).
On insère d’abord le CD d’installation des « additions VirtualBox » :
Ensuite, on ouvre le terminal depuis le dock XFCE :
On continue dans ce terminal, en installant les prérequis (ligne 1), en montant le CD dans le système de fichiers (lignes 2 à 4), puis en lançant le script d’installation (ligne 5) ; enfin, on redémarre la VM (ligne 6) :
$ sudo apt install dkms
$ sudo mkdir -p /mnt/cdrom
$ sudo mount /dev/cdrom /mnt/cdrom
$ cd /mnt/cdrom
$ sudo sh ./VBoxLinuxAdditions.run
$ sudo reboot
On peut remarquer que désormais l’interface graphique s’ajuste à la taille de la fenêtre. Il peut être (très) utile aussi d’activer le presse-papier partagé bidirectionnel depuis le menu « périphériques » de la console VirtualBox. Et pourquoi pas également le glisser-déposer.
Enfin, nous allons installer le navigateur Firefox et une application de terminal plus ergonomique (terminator par exemple) :
$ sudo apt install -y firefox-esr terminator
Vérifications
Pour vérifier tout ça, depuis le dock on relance un terminal (qui doit être terminator désormais) et on ping un domaine public, comme debian.org.
On ouvre également depuis le dock le navigateur Web (Firefox) et on se rend sur la page web de debian.org :
Sauvegarde de l’état de la VM
Ne pas oublier d’éteindre et de prendre un cliché instantané de cette machine cliente, pour pouvoir la restaurer dans cet état propre, post installation.
Conclusion (mais ce n’est pas fini…)
Nous disposons au terme de ces quatre étapes des machines de notre laboratoire virtuel sur le thème « Linux » (nous verrons par ailleurs un homelab sur le thème « Windows »).
J’espère que jusque là tout est ok pour vous ! Il nous reste une dernière étape visant à interconnecter nos VM dans le LAN virtuel et à réaliser le paramétrage de base de pfSense.